C’est une chambre photographique grand format avec une chambre noire à l’intérieur. Cela permet de prendre des photos argentiques en noires et blancs et d’obtenir un tirage 10×15 cm, en 15 mn environ. Elle a différents noms selon les pays ; afghan box, chambre de rue, street box, minuteros, kamra-e-faoree, lambé lambé, chambre gabonaise, cuban polaroïd …
A l’intérieur, il y a une plaque de focalisation avec laquelle on règle la mise au point, puis une fois celle-ci faite on place le négatif qui dans le cas présent est un papier photo. Lorsque la photo est prise il faut développer le négatif. Tout se fait à l’intérieur de la boite à l’abri de la lumière. Ensuite on reprend en photo le tirage négatif que l’on développe et on obtient ainsi un tirage positif.
Parce que je n’ai pas installé le système de repro devant. J’ai fait des tests et je trouve pour le moment cela très fastidieux. Dans mon cas quand le négatif papier est développé je le prends en photo avec mon iphone et ensuite je passe en mode négatif, je peux ainsi voir l’image positive. Quand les tirages négatifs sont secs je les scanne et les passe en positif sur photoshop ;-)) L’alliance parfaite du passé et du présent !
La chimie de la photographie couleur n’est pas possible dans ces conditions, en effet cela nécessite des bains à des températures très précises. Et puis le noir et blanc c’est génial pour les portraits.
Oui c’est vrai. Je l’ai fabriqué en carton et papier mâché. Ce n’est que de la récup. Deux amis photographes de natures mortes m’ont prêté des optiques de chambre, une cellule …
Mon idée était aussi de démystifier l’acte photographique. A l’origine le principe de la photo est très basique. Une boite, un trou, une surface photosensible et le tour est joué, c’est le sténopée, qui depuis quelques années est revenu en force. Dans mon cas j’ai aussi été un peu prise de court car je voulais partir en vacances avec et j’ai du aller à l’essentiel. J’ai zappé la fixation du pied, le système de repro, la poignée… Initialement j’avais prévu de l’améliorer, mais comme elle marche plutôt bien en l’état je ne sais pas. Work in progress.
Cela sert de manchon, mon bras passe par là pour mettre le négatif, l’enlever et le développer afin qu’il ne soit pas exposé à la lumière.
Pour le moment je pose Marceline sur une table et la surélève avec des livres selon les besoins.
Un petit challenge que je me suis fixé. D’ailleurs je l’ai faite en carton et papier mâché car je n’ai ni atelier, ni outils et en plus elle est plus légère ainsi. En revanche, ces deux matériaux ont aussi leurs limites…
Et puis le fait de l’avoir faite seule m’a permis dès le début d’intégrer la notion de patience. Et oui ce n’était pas du prêt à consommer.
En souvenir de ma grand-mère maternelle. Je me suis servie d’un bottin que j’ai trouvé chez elle lorsque nous avons vidé sa maison. Je suis sûre qu’elle sourit en regardant de là-haut (ou d’en bas je ne sais pas…) sa petite-fille faire de la photographie ainsi.
Cela peut être du flou de bouger ou de mise au point. Pour le premier, le temps de pose du modèle peut varier de 1 à 20 secondes. Le négatif étant un papier photo sa sensibilité est très très faible, 4 iso. Pour exemple sur ma cellule cette sensibilité n’existe même pas ! Pour le second ma plaque de focalisation étant en carton elle n’est pas vraiment perpendiculaire, ainsi souvent le bas de la photo est très nette et le haut moins… les joies du home made ;-))
Il y a un certain nombre de paramètres que je ne maitrise pas, Marceline est encore très sauvage . En même temps, cela fait partie de l’aventure.
Un, parceque j’ai une véritable passion pour les imprimés et en l’occurrence les wax. J’aime l’exubérance, l’énergie que ces tissus dégagent. Et deux, je suis une grande admiratrice des portraits de Seydou Keïta, photographe malien.
Obtenir un négatif de 10x15cm en 15 mn avec un outil aussi rudimentaire et primitif c’est tout simplement incroyable.
Et l’immense joie de partager ce moment avec les autres où le temps est suspendu.
Notre époque est réglée sur le rythme de l’innovation, du tout digital, du toujours plus vite, de la sur consommation, du jetable… A ma façon je dis STOP.
En outre cet outil est complètement mécanique, pas besoin de pile, d’électricité, d’électronique…
Et puis j’ai toujours été fascinée par les portraits que les gens faisaient faire, dans le passé, par des photographes. Avec Marceline je ne peux pas voler de photo, le modèle est totalement impliqué et j’adore ce moment unique et magique.
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